La source s’assoupit et murmure apaisée,
Et de molles clartés baignent les noirs gazons.
Qu’ils sont doux à mes yeux vos calmes horizons,
Ô bois chers à Gallus, tout brillants de rosée !
Que ton sommeil soit pur, fleur du beau sol latin !
Oh ! Bien mieux que ce myrte et bien mieux que ces roses,
Puissé-je parfumer ton seuil et tes pieds roses
De nocturnes baisers, jusques au frais matin !
Enfant, roi de Paphos, remplis ma longue attente !
Une voix s’est mêlée aux hymnes de la nuit...
Ô Gallus, ô bras chers qui m’emportez sans bruit
Dans l’épaisseur des bois, confuse et palpitante !
Dans le hêtre immobile où rêvent les oiseaux
On entend expirer toute voix incertaine ;
Viens ! un Dieu nous convie ! En sa claire fontaine
La naïade s’endort au sein des verts roseaux.
Voile ton front divin, Phœbé ! Sombres feuillages,
Faites chanter l’oiseau qui dort au nid mousseux ;
Agitez les rameaux, ô Sylvains paresseux !
Naïade, éveille-toi dans les roseaux sauvages !