Page:Leconte de Lisle - Œuvres, Poèmes tragiques.djvu/222

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
208
POÈMES TRAGIQUES.

Qui tient ton lit, ton sceptre, et dévore tes biens.
Ô vénérable, entends mes prières ! Oh ! viens,
Viens ! Se glorifiant du meurtre qui la souille,
Celle qui t’égorgea nous hait et nous dépouille.
Chère Ombre ! sois terrible à ce couple pervers,
Et dresse le Vengeur promis à nos revers !

Elle verse la troisième libation. — Orestès sort du milieu des rochers.



III

Les Précédents, ORESTÈS.


ORESTÈS.

Les Dieux accompliront tes vœux, ô noble fille !
La nuée est déjà moins sombre où l’aube brille,
Et la mer est moins haute, et moins rude le vent.


ÉLEKTRA.

Que nous veut l’Étranger ?


ORESTÈS.

Que nous veut l’Étranger ? Orestès est vivant.
Il approche, il est là. — Si tu l’aimes, silence !
Ne crois pas qu’il recule ou que son cœur balance :