Page:Leconte de Lisle - Œuvres, Poèmes tragiques.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
220
POÈMES TRAGIQUES.

KALLIRHOÈ.

Chers Dieux ! Le Maître est mort, que nous avons aimé.
Dieux ! gardez-nous son fils.


ÉLEKTRA.

Dieux ! Gardez-nous son fils. Inconnu, désarmé,
Il est seul contre tous !


ISMÈNA.

Il est seul contre tous ! Non ! Dans ce noir repaire
Il entre accompagné du Spectre de son père !


ÉLEKTRA.

Ô Roi des hommes, viens, grande Ombre ! c’est l’instant.
Précède au bon combat le jeune combattant ;
Habite dans son cœur, roidis sa main virile,
Père ! et ne laisse pas la vengeance stérile
Épargner le voleur du sceptre et du foyer,
Trop impur pour que Zeus songe à le foudroyer !


KALLIRHOÈ.

Et ta mère, enfant ?


ÉLEKTRA.

Et ta mère, enfant ? Dieux ! Eh bien ! que dis-tu d’elle ?