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POÈMES TRAGIQUES.


Elle plane, elle va, majestueuse et fière.
De ses beaux yeux de vierge et du divin poitrail
Sortent d’éblouissants effluves de lumière
Dont ruisselle sa plume ouverte en éventail.

Tous deux, loin des rumeurs confuses de la terre,
En un magique essor, irrésistible et sûr,
Montent. Leur gloire emplit l’espace solitaire ;
Ils touchent aux confins suprêmes de l’azur.

Comme une torche immense ardemment secouée,
Le Couchant fait jaillir jusqu’à l’Orient noir
Le sombre et magnifique éclat de la nuée,
Et Mouça disparaît dans la pourpre du soir.