Page:Leconte de Lisle - Œuvres, Poèmes tragiques.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
29
PANTOUNS MALAIS.


La foudre luit sur les écumes,
L’ombre est en proie au vent hurleur.
Dans la case que tu parfumes
Tu rêves et souris, ma fleur !

L’ombre est en proie au vent hurleur,
Il s’engouffre au fond des ravines.
Tu rêves et souris, ma fleur !
Le cœur plein de chansons divines.

Il s’engouffre au fond des ravines,
Parmi le fracas des torrents.
Le cœur plein de chansons divines,
Monte, nage aux cieux transparents !

Parmi le fracas des torrents
L’arbre éperdu s’agite et plonge.
Monte, nage aux cieux transparents,
Sur l’aile d’un amoureux songe !

L’arbre éperdu s’agite et plonge,
Le roc bondit déraciné.
Sur l’aile d’un amoureux songe
Berce ton cœur illuminé !

Le roc bondit déraciné
Vers la mer ivre de sa force.
Berce ton cœur illuminé !
L’éclair vibre sa flèche torse.