trois jours de marche, dans le palais de Satyavrata. — Ce palais retentissait de lamentations.
À peine le pieux roi eut-il aperçu Tamaya, que son œil jeta des flammes et qu’il s’écria, en étendant vers le jeune homme le pouce ouvert de sa main droite fermé : — Enfant des dix péchés maudits, les noirs Douzzaraick ! Fils de Diti, foudroyé par Siva ! que n’es-tu venu au monde dans le temps où le cruel Cansa proscrivit tous les mâles nouveau-nés ! Puisse le magnifique Sourya aux sept chevaux verts ne plus resplendir bientôt pour toi ! Puisse la farouche Devi t’effacer du nombre des vivants ! — Quelle est ton audace, ô ravisseur de ma félicité ! d’insulter à ma douleur paternelle ? Dans quels lieux as-tu caché la perle du monde, ma chère Yaso’da ?
Ainsi parlait le saint Satyavrata dans sa colère douloureuse.
Tamaya resta muet, ne sachant point l’enlèvement de sa bien-aimée Yaso’da.
Il lui fut expliqué qu’un génie Nat du Jougando, se disant son ami, avait emporté la rose du Lasti-D’jumbo.
La fureur du jeune tigre fut grande. — Qu’elle fut grande, sa fureur !
Il poussa un cri de rage qui entra dans le cœur de ceux qui l’entendaient comme le fer d’une lance guerrière. — Le poil de sa face se hérissa. Ses yeux devinrent rouges