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L’APOLLONIDE.

Redoute qu’il t’entende et que la Pythonisse
D’un oracle terrible et soudain te punisse.
Puisse-t-elle plutôt, propice à tes douleurs,
Promettre à ton beau front l’éclat des jours meilleurs
Et répandre la paix dans ton âme irritée !
Ton nom ?


KRÉOUSA.

                       Kréousa, Reine, et du sang d’Erékhtée.


IÔN.

Et ta ville ?


KRÉOUSA.

                        Athèna, la cité de Pallas.


IÔN.

Ô Ville illustre ! Enfant d’un noble père !


KRÉOUSA.

                                                                            Hélas !
Que me sert, Étranger, le sang dont je suis née ?
En ai-je moins subi la sombre destinée ?
Ni la pourpre, ni l’or, ainsi que tu le crois,
Des maux communs à tous ne préservent les Rois,
Et de plus rudes mers battent les hauts rivages.


IÔN.

Je le sais, non par moi, mais par la voix des sages.