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TROISIÈME PARTIE.

Ne désespère point, hausse la tête et l’âme,
Souviens toi du sang des aïeux ;
Et, s’il te faut mourir, meure noblement, ô femme,
En face de l’homme et des Dieux !


KRÉOUSA.
DEUXIÈME STROPHE.

Ô Désir de ma vie amère,
Longtemps pleuré, si tôt flétri,
Tu n’auras point connu ta mère,
Ses yeux ne t’auront point souri !
Dans la Prairie aux fleurs funèbres.
Où les Morts hantent les ténèbres,
Si je t’apparaissais demain,
Tu fuirais mon Ombre étrangère,
Pareil à la vapeur légère
Que ne peut retenir la main !


DEUXIÈME ANTISTROPHE.

Salut, ô beau ciel, ô lumière,
Ô collines de la Hellas !
Et toi qu’abrita la première
Le Bouclier d’or de Pallas,
Qui resplendis parmi les hommes
Du nom sacré dont tu te nommes,
Athèna, salut ! Je t’aimais,
Berceau des aïeux, Ville sainte !
Que les vents te portent ma plainte !
Je t’ai quittée, et pour jamais.