Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/134

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véridiques. Or, ils ont coutume de se taire ou de dire vrai. Cependant, je lui opposerai un portier inhospitalier, le robuste Lasthénès, vieux par la prudence, bien qu’ayant toute la vigueur de la jeunesse. Son œil est prompt et sa main ne tarde pas à frapper de la lance l’endroit découvert par le bouclier. Mais c’est un don des Dieux que le succès des vivants !


Le Chœur des Vierges


Antistrophe III.


Dieux ! entendez nos justes prières, faites que la Ville soit victorieuse, et détournez sur nos ennemis les maux que la lance nous apporte. Que Zeus, les ayant rejetés hors des murailles, les anéantisse de sa foudre !


L’Éclaireur


Je dirai le septième, celui qui se tient devant la septième porte, ton propre frère qui jette ses imprécations et ses vœux contre la Ville. Il veut, ayant pénétré dans nos murailles, proclamé par le héraut, chanter le Paian de la destruction, courir sur toi, et après t’avoir tué, tomber sur ton cadavre ; ou, si tu survis au combat, t’infliger l’ignominie de l’exil, dont tu l’as frappé toi-même en le chassant de cette terre. Telles sont les clameurs du robuste Polyneikès. Il invoque tous les Dieux de la patrie, afin qu’ils le vengent en accomplissant tous ses vœux. Il porte un riche bouclier récemment fait. Un double emblème y est figuré : un homme en or, d’un aspect guerrier, que précède une femme majestueuse. Elle dit, selon les paroles inscrites, qu’elle est la