Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/164

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sacrifices de tous côtés ? Tous les autels brûlent, chargés d’offrandes, les autels de tous les Dieux, de ceux qui hantent la Ville, des Dieux supérieurs et des Dieux souterrains, et des douze grands Ouraniens. De toutes parts, vers l’Ouranos, monte la flamme parfumée des suaves aliments de l’huile sacrée, et on apporte les saintes libations du fond de la demeure royale.

De ces choses dis-nous ce que tu peux et ce qu’il t’est permis de dire. Calme l’inquiétude qui, parfois, me pénètre cruellement, et, parfois, laisse l’heureuse espérance, inspirée par ces sacrifices, dissiper l’insatiable angoisse qui déchire mon cœur.

Strophe.

Mais je puis raconter la vigueur des guerriers partant sous d’heureux auspices. Les Dieux m’inspirent de chanter, et j’en ai encore la force, les deux thrônes des Akhaiens, les deux chefs de la jeunesse de Hellas, qu’un présage irrésistible envoie contre la terre des Troiens, avec la lance et une main vengeresse. Aux Rois des nefs deux rois des oiseaux, un noir, l’autre blanc sur le dos, apparaissent non loin des demeures, du côté de la main qui tient la lance. Et ils dévoraient, dans les demeures éclatantes, une hase qui allait mettre bas et toute une race que n’avait pu sauver une fuite suprême. — Chante un chant lugubre ; mais que tout finisse par la victoire !

Antistrophe.

Le sage Divinateur de l’armée, ayant regardé les oiseaux, reconnut en eux les deux Atréides belliqueux, chefs, princes, mangeurs de la hase, et il leur parla ainsi,