aux Daimones et constitua sa tyrannie. Et il n’eut aucun souci des malheureux hommes, et il voulut en détruire la race, afin d’en créer une nouvelle. À ce dessein nul ne s’opposa, excepté moi. Seul, je l’osai. Je sauvai les Vivants. Ils ne descendirent point, foudroyés, dans les ténèbres du Hadès. C’est pourquoi je suis en proie à ces tourments horribles et misérables à voir. Je n’ai pas été jugé digne de la pitié que j’ai eue pour les Mortels. Me voici cruellement tourmenté. Spectacle honteux pour Zeus !
Esprit de fer et de rocher, Promètheus ! Avec toi qui ne s’indignerait de tes maux ? Je n’ai pas eu le désir de les voir. Quand je les ai vus, mon cœur a été accablé de tristesse.
Certes, pour ceux qui m’aiment, je suis un spectacle misérable !
N’as-tu rien fait de plus pour les hommes ?
J’ai empêché les mortels de prévoir la mort.
Par quel remède les as-tu guéris de ce mal ?
J’ai mis en eux d’aveugles espérances.