Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/238

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Le Chœur des Khoèphores.

Pleurez avec des sanglots sur le maître lamentable, tandis que les libations sont répandues en l’honneur de celui qui défend les bons des mauvais et détourne de nous l’odieuse souillure. Entends, entends, ô vénérable, ô roi, entends mes prières, des ténèbres où gît ton âme ! Ah ! hélas ! ô Dieux ! Quel héros, puissant par la lance, rachètera tes demeures ? Un Skythe, un Arès, tendant de ses mains, dans le combat, l’arc recourbé, ou, la tête en arrière, saisissant par la poignée l’épée qu’il agite ?

Èlektra.

Mon père possède désormais ces libations que la terre a bues. Mais écoutez-moi avec attention.

Le Chœur des Khoèphores.

Parle donc. Mon cœur tressaille de crainte.

Èlektra.

Je vois, là, une tresse de cheveux coupée, sur ce tombeau.

Le Chœur des Khoèphores.

Est-ce d’un homme ou d’une jeune fille à large ceinture ?

Èlektra.

Il est facile de le deviner.