rivages de Pallas, fréquentés des marins, et il arriva dans cette terre du Parnèsos. Pleins d’une grande vénération pour le Dieu, les fils de Hèphaistos l’accompagnèrent, lui frayant la route et aplanissant la contrée sauvage. Dès qu’il fut arrivé ici, le peuple, et Delphos qui régnait sur cette terre, le reçurent avec de grands honneurs. Zeus lui donna la science divine et le plaça, lui quatrième, sur le Thrône prophétique. Loxias est l’interprète de son père Zeus. Avant tout j’invoque ces Dieux. Pallas aussi, qui est debout devant les portes, est invoquée par mes prières. Et je salue les Nymphes, dans la roche Kôrykienne, creuse, fréquentée des oiseaux et que hantent les Dieux. Bromios habite ce lieu, et je ne l’oublie pas, où, livrant Pentheus à la horde des Bakkhantes, il le fit tuer comme un lièvre. Et j’invoque aussi les sources du Pleistos, et la puissance de Poseidôn, et le très-grand et très-haut Zeus, et je m’assieds pour prophétiser sur le Thrône fatidique. Maintenant, que les Dieux accordent à mes prières plus qu’ils ne m’ont encore accordé ! S’il est ici des Hellènes, qu’ils s’avancent, selon l’usage, dans l’ordre marqué par le sort, car je ne prophétise que d’après la volonté du Dieu.
Elles sont terribles à dire et terribles à voir, les choses qui viennent de me chasser de la demeure de Loxias ! Les forces me manquent, je ne puis ni marcher, ni me tenir debout ! Je me traîne sur les mains, n’ayant plus de jambes. Une vieille femme épouvantée n’est plus rien, moins qu’un enfant. — J’entre dans le sanctuaire orné de couronnes, et je vois un homme sacrilége assis sur le nombril du monde, un suppliant, les mains tachées de sang, tenant une épée hors de la gaîne et portant un rameau d’olivier poussé sur les montagnes et enveloppé de bandelettes de laine blanche. Je m’explique tout clai-