Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/30

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le chœur des okéanides.
Strophe I.

Promètheus ! Je gémis sur ta destinée déplorable. J’arrose mes joues de larmes qui coulent de mes yeux délicats, comme des sources humides. Zeus, qui a décrété ces maux lamentables, se glorifie de sa puissance dominatrice sur les Dieux anciens.

Antistrophe I.

Déjà toute cette région retentit lugubrement. On pleure ton antique gloire et la grandeur de tes frères. Tous ceux qui habitent la terre de la sainte Asia, dans un long gémissement, pleurent avec toi sur tes misères :

Strophe II.

Les habitantes de la terre de Kolkhôs, les Vierges intrépides au combat, et la multitude des Skythes qui hantent, aux extrémités de la terre, le marais Maiotide ;

Antistrophe II.

Et la fleur belliqueuse de l’Arabia, et tous ceux qui habitent la citadelle près du Kaukasos, foule guerrière, frémissante de lances aiguës.

Épôde.

J’ai vu un seul autre Titan, avant toi, accablé des mêmes maux et de cet éternel outrage par les Dieux, Atlas qui, toujours doué d’une immense vigueur, soutient de ses épaules le lourd pôle Ouranien. Le bouillonnement marin résonne en se heurtant. Le Gouffre