Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/335

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

foule des femmes le répéterait en déchirant leurs vêtements de lin !

Strophe V.

Toute l’armée, cavaliers et hommes de pied, comme un essaim d’abeilles, s’en est allée avec le Chef des troupes, traversant la mer, sur ce prolongement commun, de l’une et l’autre terre.

Antistrophe V.

Les lits sont trempés des larmes que fait verser le regret des hommes. Les femmes Perses sont en proie à une grande douleur. Chacune, regrettant son mari, reste solitaire, ayant perdu le brave guerrier compagnon de son lit.

Allons, ô Perses ! nous qui sommes assis dans ces antiques et vénérables demeures, ayons le grave souci des pensées profondes, car la nécessité nous presse.

Quelle est la destinée du Roi Xerxès, né de Daréios, qui porte comme nous le nom de celui dont nous sommes tous issus ? Est-ce au jet des flèches que la victoire est restée, ou à la force de la lance au fer aigu ?

Mais voici la Lumière, resplendissante comme l’œil des Dieux, la mère du Roi, notre Reine ! Prosternons-nous. Il faut que tous la saluent avec des paroles respectueuses. — Ô Reine, la plus haute de toutes les Perses à la large ceinture, mère vénérable de Xerxès, salut, épouse de Daréios, épouse du Dieu des Perses et mère d’un Dieu ! Puisse l’antique fortune de ce peuple ne point changer maintenant !