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LE SPECTRE DE DARÉIOS.

Puisque votre antique respect pour moi trouble votre esprit, toi, vénérable compagne de mon lit, noble femme, cesse tes pleurs et tes lamentations, et parle-moi clairement. La destinée des hommes est de souffrir, et d’innombrables maux sortent pour eux de la mer et de la terre quand ils ont longtemps vécu.

ATOSSA.

Ô toi qui as surpassé par ton heureuse fortune la félicité de tous les hommes ! Tandis que tu voyais la lumière de Hèlios, envié des Perses, tu as vécu prospère et semblable à un Dieu ! Et maintenant, tu es heureux d’être mort avant d’avoir vu ce gouffre de maux ! Tu apprendras tout en peu de mots, ô Daréios ! La puissance des Perses est détruite. J’ai dit.

LE SPECTRE DE DARÉIOS.

De quelle façon ? Est-ce la peste ou la guerre intestine qui s’est abattue sur le Royaume ?

ATOSSA.

Non. Toute l’armée a été détruite auprès d’Athèna.

LE SPECTRE DE DARÉIOS.

Lequel de mes fils conduisait l’armée ? Parle.