Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/67

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soient bienveillants ou animés d’un esprit farouche, il convient, à tout événement, ô jeunes filles, de nous retirer sur cette hauteur consacrée aux Dieux qui président les Jeux. Un autel est plus sûr qu’une tour, et c’est un plus ferme bouclier. Allez en toute hâte, tenant pieusement dans vos mains suppliantes les bandelettes de laine blanche, ornements de Zeus qui protège les suppliants. Répondez à vos hôtes en paroles respectueuses et tristes, comme la nécessité le demande et comme il convient à des étrangères. Expliquez-leur clairement que votre exil n’est pas taché de sang. Avant tout, que vos paroles ne soient point arrogantes, que votre front soit modeste et votre regard tranquille. N’usez point de longs discours, car ici cela est odieux. Souvenez-vous qu’il faut céder, car vous êtes étrangères et chassées par l’exil. Il ne convient pas aux humbles de parler arrogamment.

le chœur des danaïdes.

Père, tu parles avec prudence à des esprits prudents. Nous garderons tes sages conseils et nous nous en souviendrons. Que notre Père Zeus veille sur nous !

danaos.

Ne tarde donc pas, hâte-toi d’agir.

le chœur des danaïdes.

Déjà je voudrais être assise là-haut près de toi.

danaos.

Ô Zeus ! aie pitié de nous, qui sommes accablés de maux !