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Strophe II

Ne souffre pas que, suppliante, je sois arrachée des images des Dieux contre tout droit et toute justice, telle qu’une jument entraînée, saisie par mes bandelettes aux couleurs variées et par mes vêtements.

Antistrophe II

Sache que, selon ce que tu décideras, il en arrivera autant à tes enfants et à ta demeure. Songe dans ton esprit que telle est la juste loi de Zeus.

Le Roi Pélasgos

Je le pense aussi. Tout se réduit à cela. Avec les Dieux ou avec les persécuteurs de ces femmes, c’est une guerre terrible de toute nécessité. Les clous sont tous fixés dans la nef, et celle-ci glisse sur les rouleaux. Nulle fin à tout ceci sans tourment. Richesses enlevées, demeures dévastées, les plus grandes calamités sont suivies d’une plus grande abondance, si Zeus, qui dispense les biens, le veut ainsi. Si la langue a parlé d’une façon inopportune, des paroles peuvent adoucir ceux que des paroles ont douloureusement offensés. Afin que le sang de mes proches ne soit pas versé, il me faut offrir à tous les Dieux de nombreux sacrifices et de nombreuses victimes, remèdes de toute calamité. Certes, je voudrais être délivré de cette guerre. J’aime mieux ignorer les maux que les éprouver. Puisse, contre mon espérance, ceci avoir une heureuse fin !