Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/84

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suppliants, car il est la suprême épouvante des mortels. Toi donc, vieillard, père de ces vierges, saisis promptement ces rameaux entre tes bras et porte-les aux autels de nos autres Dieux, afin que tous les citoyens voient ces marques de votre arrivée et que ma prière en votre faveur ne soit pas rejetée, car le peuple se plaît toujours à blâmer ses chefs. En effet, il sera facilement touché en voyant ces rameaux, et il prendra en haine l’insolence de vos ennemis, et il sera plus bienveillant pour vous, car on s’intéresse communément aux plus faibles.

Danaos

Ceci est digne d’actions de grâces sans nombre d’avoir rencontré un protecteur aussi vénérable ; mais donne-moi des serviteurs et des guides de cette terre, afin que nous trouvions les demeures et les autels des Dieux qui protègent la ville et que nous marchions en sûreté, car notre aspect est étranger, et le Néilos ne nourrit pas une race semblable à celle d’Inakhos. Il faut craindre que la confiance attire le danger ; il arrive qu’on tue un ami par ignorance.

Le Roi Pélasgos

Allez, hommes ! L’étranger a bien parlé. Menez-le vers les autels de la ville et les demeures des Dieux. Dites brièvement à ceux que vous rencontrerez que vous conduisez un marin, suppliant des Dieux.

Le Chœur des Danaïdes

Tes paroles et tes ordres suffisent pour notre père ; mais quelle sera ma part ? Où trouverai-je ma sûreté ?