Page:Leconte de Lisle - Hésiode.djvu/191

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ménalkas.

Si nous appelions ce chevrier, dont le chien tacheté de blanc aboie après les chevreaux ?

Et les deux enfants crièrent, et le chevrier, les entendit et vint. Et ils chantèrent, et lui les écouta pour juger. Ménalkas, désigné par le sort, commença, et Daphnis répondit, tous deux en une chanson bucolique alternée.

ménalkas.

— Vallons, et vous, Fleuves issus des Dieux, si jamais les chants de Ménalkas, le joueur de syrinx, vous ont plu, nourrissez abondamment mes jeunes brebis ; et si Daphnis conduit ici ses génisses, qu’il n’y trouve rien de moins.

daphnis.

— Fontaines, herbes et plantes salutaires, si Daphnis chante comme les rossignols, engraissez ce troupeau de bœufs ; et si Ménalkas conduit ici ses brebis, qu’elles y paissent abondamment.

ménalkas.

— Le printemps est partout ; partout les pâturages verdissent, partout les mamelles se gonflent de lait, partout les jeunes animaux paissent là ou la jeune fille s’avance. S’en va-t-elle, le pasteur et les brebis se dessèchent.

daphnis.

— Les brebis et les chèvres sont mères deux fois, les abeilles emplissent les ruches, et les chênes sont plus