Page:Leconte de Lisle - Hésiode.djvu/204

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charmant ami est dans toutes les bouches, et les jeunes hommes surtout s’en souviennent !

Mais sans doute les habitants de l’Ouranos agiront en ceci à leur gré. Pour moi, en louant ta beauté, je ne crains pas que le mensonge déforme mon nez ; car s’il t’arrive parfois de me causer quelque peine, tu me guéris bientôt en me donnant un double plaisir, et je suis toujours comblé lorsque je te quitte.

Descendants de Nisos, ô Mégariens, soyez heureux, vous qui avez tant honoré votre hôte Attique, Dioklès, qui aimait les enfants. Toujours, autour de son tombeau, chaque printemps, les jeunes hommes se réunissent et luttent à qui emportera la palme du baiser ; et celui qui appuie des lèvres plus douces sur des lèvres amies retourne vers sa mère, chargé de couronnes.

Heureux celui qui juge les baisers de ces enfants ! Sans doute, il invoque passionnément Ganymèdès aux yeux bleus, afin que sa bouche devienne semblable à cette pierre Lydienne à l’aide de laquelle les changeurs éprouvent la pureté de l’or.