Page:Leconte de Lisle - Hésiode.djvu/25

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dans son esprit, prépara des calamités aux hommes mortels ; et ces malheurs devaient s’accomplir. De l’une et l’autre main, il enleva la blanche graisse, et il s’irrita dans son esprit, et la colère envahit son cœur, dès qu’il eut vu les os blancs du bœuf et cette ruse adroite. Et c’est depuis ce temps que la race des hommes, pour les Dieux, brûle les os blancs sur les autels parfumés. Et alors, très-irrité, Zeus qui amasse les nuées lui dit :

— Iapétionide ! Très-habile entre tous, [560] ô cher, tu n’as point oublié tes ruses adroites.

Et il parla ainsi, plein de colère, Zeus dont la sagesse est éternelle. Et depuis ce temps, se souvenant toujours de cette fraude, il refusa la force du feu inextinguible aux misérables hommes mortels qui habitent sur la terre.

Mais le fils excellent d’Iapétos le trompa encore, lui ayant dérobé une portion splendide du feu inextinguible qu’il cacha dans une férule creuse. Et il fut mordu au fond de son cœur, Zeus qui tonne dans les hauteurs ; et la colère ébranla tout son cœur, dès qu’il eut vu, parmi les hommes, resplendir l’éclat du feu. [570] Et, à cause de ce feu, il les frappa d’une prompte calamité.

Et l’illustre Boiteux fit avec de la terre, par ordre du Kronide, une forme semblable à une chaste Vierge. Et Athènè aux yeux clairs l’orna et la recouvrit d’une blanche tunique ; et, sur sa tête, elle posa un voile ingénieusement fait et admirable à voir. Puis, une guirlande fleurie de fleurs nouvelles fut mise sur sa tête par Pallas Athènè. Et autour de son front une couronne d’or fut posée, qu’avait faite lui-même l’illustre Boiteux, [580] qui l’avait travaillée de ses mains pour complaire au Père Zeus. Et, dans cette couronne, de nombreuses images étaient sculptées, admirables à voir, de tous les animaux que nourrissent la terre ferme et la mer. Et de ces images