Page:Leconte de Lisle - Hésiode.djvu/257

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les limites, et, vers la fin de l’été, ils arrivent aux pressoirs. Certes, le prudent Augéias possède cette plaine entière, et ces sillons où germe le blé, et ces vergers boisés, jusqu’à ces hauteurs d’où coulent de nombreuses sources ; et, pendant le jour, nous cultivons ce domaine, comme il convient à des serviteurs que leur travail attache aux champs.

Mais parlons de ce qui te touche de plus près. Qu’es-tu venu chercher ici ? Est-ce Augéias ou quelqu’un de ses serviteurs ? Je veux et je puis te renseigner exactement, car je nie que tu sois d’une condition vile, ou que tu sois pareil à ceux qui en sont issus, tant ton aspect a de grandeur. Certes, les fils des Immortels apparaissent ainsi parmi les hommes.

Et le fils héroïque de Zeus lui répondit :

— Oui, vieillard, je voudrais voir Augéias, le chef des Épéens ; c’est le désir qui m’amène. Mais s’il est à la ville, au milieu de ses concitoyens et jugeant son peuple, indique-moi, ô Vieillard, le premier d’entre ses serviteurs que je puisse interroger et qui me réponde, car les Dieux ont voulu que les hommes eussent besoin les uns des autres.

Et l’excellent laboureur, le Vieillard lui répondit :

— C’est par l’inspiration d’un Immortel que tu es venu, ô Étranger, car ton désir peut être exaucé à l’heure même. Augéias, le fils bien-aimé de Hèlios, est ici, avec son fils, le brave et illustre Phyleus. Hier, il est revenu de la ville, afin de visiter pendant plusieurs jours les innombrables productions de ses champs, car peut-être les Rois pensent-ils aussi dans leur cœur que leur présence fait la plus grande sécurité de leur maison. Mais, allons ! et je te guiderai vers celle de nos étables où nous rencontrerons le Roi.

En disant cela, il le précéda, et, voyant cette peau de