Page:Leconte de Lisle - Hésiode.djvu/277

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qu’hier tu étais plus jeune qu’aujourd’hui, et que nous devenons vieux avant que tu aies eu le temps de cracher ou de froncer le sourcil, et que la jeunesse n’a pas de retour, car elle a des ailes aux épaules, et notre lenteur ne peut atteindre ce qui vole. Pense à ces choses, sois plus aimable, et aime-moi, moi qui t’aime sincèrement, afin qu’un jour, quand tu auras une barbe virile, nous soyons encore des amis Akhilléens. Mais si tu livres tout ceci au vent, et si tu dis dans ton cœur : — Insensé, pourquoi m’ennuies-tu ? moi qui, pour l’amour de toi, irais maintenant vers les Pommes d’or ou vers Kerbéros, le gardien des Morts, alors, ne souffrant plus de cet amour, même si tu m’appelais, je ne viendrais même pas sur le seuil de la cour !