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IDYLLES DE BIÔN




I


Épitaphe d’Adônis.


Je pleure Adônis. — Il est mort, le bel Adônis ; il est mort, le bel Adônis ! pleurent les Érôs.

Ne dors plus, ô Kypris, sur des lits de pourpre. Debout, malheureuse ! Vêtue de noir, frappe ta poitrine et dis à tous : — Il est mort, le bel Adônis !

Je pleure Adônis, et les Érôs pleurent aussi.

Le bel Adonis gît sur les montagnes. Sa cuisse blanche a été frappée d’une dent blanche, et Kypris est accablée de douleur. Il respire à peine, et le sang noir coule sur sa chair neigeuse, et, sous ses sourcils, ses yeux s’éteignent, et la couleur rose de ses lèvres disparaît, et, avec elle, meurt le baiser auquel Kypris ne veut point renoncer