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ODE XLII
Sur lui-même.


Je veux, mêlé aux danses du joyeux Dionysos, et couronné d’hyacinthe, chanter avec les Éphèbes, et, mieux encore, jouer avec de belles jeunes filles.

Je n’envie personne et je fuis avec crainte les paroles légères d’une langue blessante. Je fuis et je hais les querelles excitées par le vin, durant les joyeux repas.

Je me plais là où l’on danse avec une belle jeune fille, aux sons de la kithare. Le loisir et le repos me sont doux.




ODE XLIII
Sur la cigale.


Tu es heureuse, ô cigale ! Sur les rameaux élevés, ayant bu un peu de rosée, tu chantes comme un roi ! Tout ce que tu vois, tout ce qui pousse dans les champs et dans la forêt est à toi. Le laboureur t’aime, car tu ne lui fais point de mal. Les hommes t’honorent, ô cigale, parce que tu leur annonces l’été. Les Muses t’aiment. Phoibos lui-même t’aime, et il t’a donné ta voix sonore. Tu ne subis point la vieillesse, sage enfant de la terre, toi qui aimes les chansons !

Tu ignores les maux et la douleur, tu n’as ni chair ni sang, et tu es presque semblable aux Dieux !