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Cinquième siècle.

humain serait équitablement punie de la damnation éternelle, si le Potier, non-seulement juste, mais surtout miséricordieux, n’y prenait de quoi fabriquer des vases de gloire, par une grâce particulière. »

Nous laissons au lecteur le soin de décider ce qu’il doit penser de cette douce doctrine du saint Docteur.

« Il est hors de doute, dit-il dans son treizième Traité de l’Évangile de saint Jean, que, non-seulement les hommes qui ont atteint l’âge de raison, mais encore les enfants et les fétus eux-mêmes qui ont vécu dans le sein de leurs mères, s’ils meurent sans avoir été baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, seront éternellement punis après leur mort par le supplice du feu, supplice mérité, non par le péché dont eux-mêmes ne sont point coupables, mais par le péché originel que leur conception charnelle et leur naissance leur ont fait contracter. »

Saint Augustin dit encore :

« Qu’un homme ait d’excellentes mœurs, sans la foi elles ne peuvent lui apporter aucun avantage. Qu’un autre au contraire ait des mœurs beaucoup moins bonnes, mais qu’il possède la foi, il obtient le salut auquel le premier ne peut arriver. » On lit cela dans l’écrit intitulé : Contre deux lettres des Pélagiens. — Contra duas epistolas Pelagianorum.

Dans son traité : de l’Utilité de croire, de Utilitate credendi, le même saint Augustin dit :

« Les imbéciles — stulti — manquant d’intelli-