Page:Leconte de Lisle - Histoire populaire du Christianisme, 1871.djvu/122

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
113
Quatorzième siècle.

raître à Rome, afin de se justifier et de recevoir des ordres. Une assemblée d’archevêques, d’évêques et de nobles, réunie au Louvre, répondit à la citation par une requête au roi, qu’avait rédigée Guillaume de Nogaret, professeur de lois. Il y était dit « que Boniface n’était point pape, qu’il était hérétique manifeste, simoniaque horrible et chargé d’une infinité de crimes énormes. »

Le pape se hâta d’excommunier Philippe, qui convoqua une autre assemblée. Guillaume du Plessis y lut vingt-neuf chefs d’accusation contre Boniface, qui y était atteint et convaincu d’athéisme et d’assassinats. L’Université de Paris adhéra aux décisions de l’assemblée, et Guillaume de Nogaret se rendit en Italie avec Jean Mouschet et deux docteurs. Le pape, insulté à Anagni par Sciarra Colonna et Nogaret, prit la fuite du côté de Rome, où il mourut de colère le 11 octobre 1303. Benoît XI lui succéda et mourut un an après, non sans avoir absous Philippe le Bel.

Bertrand, archevêque de Bordeaux, fut élu à Lyon, sous le nom de Clément V, et fit arrêter, de concert avec le roi, tous les Templiers de France accusés de renoncer à Dieu et à Jésus-Christ en entrant dans l’ordre. En 1308, le pape ordonna de les poursuivre dans toute la chrétienté. Il est bien entendu qu’il s’agissait uniquement pour Clément et Philippe de se partager les riches dépouilles du Temple.

Le séjour définitif du pape à Avignon date de 1309.

En 1310, conquête de Rhodes par les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.