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Dix-septième siècle.

d’ecclésiastiques du second ordre se réunirent en 1681 et formèrent l’assemblée du clergé de France. L’année suivante parut en quatre articles la déclaration qui établissait les libertés de l’Église Gallicane et qui peut se résumer ainsi : indépendance du pouvoir temporel royal, subalternité du pape dont l’autorité n’est ni absolue, ni infaillible sans le consentement de l’Église, c’est-à-dire suprématie des Conciles généraux. Innocent XI refusa des bulles aux évêques promus par le roi qui les mit néanmoins en possession de leurs sièges.

En 1685, Louis XIV révoqua l’Édit de Nantes qui assurait aux Calvinistes le libre exercice de leur culte, et fit massacrer tous ceux qui ne voulurent pas se convertir. Quelques-uns apostasièrent par crainte ou à prix d’argent ; mais le plus grand nombre prit la fuite ou fut égorgé.

Innocent XI mourut le 12 août 1689. Alexandre VIII lui succéda. Celui-ci, dont l’élection avait coûté trois millions à Louis XIV, annula, une fois élu, par une constitution du 4 août 1690, les délibérations et résolutions de l’assemblée de 1682.

Alexandre VIII mourut le 1er février 1691. Innocent XII lui succéda.

En 1693, les évêques non investis par Rome ayant déclaré que les quatre articles constituaient une simple opinion plutôt qu’un jugement doctrinal, le pape leur accorda l’institution canonique.

Vingt-trois propositions, tirées de l’Explication des maximes des saints sur la vie intérieure, livre de Fénelon, archevêque de Cambrai, furent condamnées en 1699. L’auteur, sommé de se rétracter