Page:Leconte de Lisle - Histoire populaire du Christianisme, 1871.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
90
Histoire du Christianisme.

fils. En effet, saint Romuald, averti, se rendit au monastère où résidait son père, lui fit lier les pieds et les mains et se mit à le battre sans interruption jusqu’à ce que le malheureux, excessivement sensible à un tel zèle, eût promis de rester moine. Nous ne pouvons mieux faire que d’offrir l’exemple de Romuald et de Sergius aux fils pieux et aux pères irrésolus.

Le pape Benoît VIII mourut le 10 juillet 1024. Son frère, qui était laïque, lui succéda sous le nom de Jean XIX. Ce dernier, chassé en 1033 par les Romains et rétabli par l’empereur Conrad, mourut le 8 novembre de cette même année. Son neveu Théophylacte, âgé de douze ans, fut élu sous le nom de Benoît IX.

Le jeune pape, que le cardinal Baronius appelle le monstre Benoît, mena, jusqu’en 1044, une telle vie d’infamies de toutes sortes, rapines, débauches et meurtres, que les Romains le chassèrent et mirent à sa place Sylvestre III qui paya des sommes immenses un pontificat très-court, car Benoît reprit bientôt possession du Saint-Esprit. Mais, en 1045, il jugea à propos de vendre la papauté, pour quinze cents livres de deniers, à Jean Gratien, élu sous le nom de Grégoire VI, qui fut déposé l’année suivante et eut pour successeur Clément II. À la mort de ce dernier, en 1047, Benoît reprit possession du siège de Rome. Chassé de nouveau, il mourut en 1048. Damase II lui succéda pendant vingt-trois jours. Enfin, en 1049, Brunon, évêque de Toul, fut appelé au pontificat par tous les oiseaux et tous les chiens de Rome,