Page:Leconte de Lisle - Le Soir d’une Bataille, 1871.djvu/10

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O boucherie ! ô soif du meurtre ! acharnement
Horrible ! odeur des morts qui suffoques & navres !
Soyez maudits devant ces cent mille cadavres
Et la stupide horreur de cet égorgement.

Mais, sous l’ardent soleil ou sur la plaine noire,
Si, heurtant de leur cœur la gueule du canon,
Ils sont morts, Liberté, ces braves, en ton nom :
Béni soit le sang pur qui fume vers ta gloire !