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LE SOIR

D’UNE BATAILLE





Tels que la haute mer contre les durs rivages,
À la grande tuerie ils se sont tous rués,
Ivres & haletants, par les boulets troués,
En d’épais tourbillons pleins de clameurs sauvages.

Sous un large soleil d’été, de l’aube au soir,
Sans relâche, fauchant les blés, brisant les vignes,
Longs murs d’hommes, ils ont poussé leurs sombres lignes
Et là, par blocs entiers, ils se sont laissés choir.