Page:Leconte de Lisle - Poèmes barbares.djvu/291

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
281
LE CORBEAU.

Absolvez-moi, Seigneur, que je vous dise adieu !
J’ai hâte de revoir le vieux fleuve et ses hôtes.
Vous m’avez écouté, vous connaissez mes fautes ;
Absolvez-moi, mon Maître, afin que sans retard
De ce festin guerrier je réclame ma part,
Et m’abreuve du sang des braves, et renaisse
Aussi robuste et fier qu’aux jours de ma jeunesse !
— Seigneur Dieu, qui régnez dans les hauteurs du ciel,
Donnez-lui, dit l’Abbé, le repos éternel ! —

Le Corbeau battit l’air de ses ailes étiques,
Et tomba mort le long des dalles monastiques.