Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/256

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Au contour des ravins, sur les hauteurs sauvages
Une molle vapeur efface les chemins ;
La lune tristement baigne les noirs feuillages,
L’oreille n’entend plus les murmures humains.

Mais sur le sable au loin chante la mer divine,
Et des hautes forêts gémit la grande voix,
Et l’air sonore, aux cieux que la nuit illumine,
Porte le chant des mers et le soupir des bois.

Montez, saintes rumeurs, paroles surhumaines,
Entretien lent et doux de la terre et du ciel,
Montez et demandez aux étoiles sereines
S’il est pour les atteindre un chemin éternel.