Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/323

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Au souffle du matin les pins étincelants
S’entretiennent au fond de la montagne immense ;
Le bruit universel des êtres recommence !
Les grands troupeaux, suivis des agrestes pasteurs
Regagnent la vallée humide ou les hauteurs
Verdoyantes. — Voici les vierges au doux rire
Où rayonne la joie, où la candeur respire,
Qui retournent, avec leurs naïves chansons,
Les unes aux cours d’eau, les autres aux moissons.
Mais, ô jeune trésor de l’Hellade divine,
Quelle crainte soudaine en vos yeux se devine ?
D’où vient que votre sein s’émeuve et que vos pas
S’arrêtent, et qu’ainsi vous vous parliez tout bas,
Montrant de vos bras nus, où le désir se pose,
Une apparition dans le lointain éclose ?
Ô vierges, ô pasteurs, de quel trouble assiégés,