Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/389

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Il siégeait, plus sublime et plus étincelant
Qu’un nuage, unissant, dans leur splendeur commune,
L’éclair et l’arc-en-ciel, le soleil et la lune.
Tel était Bhagavat, visible à œil humain.
Le nymphéa sacré s’agitait dans sa main.
Comme un mont d’émeraude aux brillantes racines,
Aux pics d’or, embellis de guirlandes divines,
Et portant pour ceinture à ses reins florissants
Des lacs et des vallons et des bois verdissants,
Des jardins diaprés et de limpides ondes ;
Tel il siégeait. Son corps embrassait les trois mondes ;
Et de sa propre gloire un pur rayonnement
Environnait son front majestueusement.

Bhagavat, Bhagavat ! Essence des Essences,
Source de la beauté, fleuve des renaissances,