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Sourya d’un seul bond poussera ses cavales,
Je serai prêt. — C’est bien, dit le Roi. — Les cymbales
Résonnent, l’air s’emplit du bruit strident des chars,
Hennissements et cris roulent de toutes parts ;
Et remontant le cours de la sainte rivière
Tous s’en vont, inondés de flamme et de poussière.


Le jeune homme, debout devant ses vieux parents,
Calme, les regardait de ses yeux transparents,
Et les voyant muets : — Mon père vénérable,
Mes jours seront pareils aux feuilles de l’érable
Qu’un orage d’été fait voltiger dans l’air
Bien avant qu’ait sifflé le vent froid de l’hiver.
Adieu. Ma mère, adieu. Vivez longtemps, mes frères.
Indra vous garde tous des Puissances contraires,