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Emplit en riant, échanson joyeux,
Ma coupe d’onyx d’un flot de vin vieux.
La vie est d’un jour sous le ciel antique,
C’est un char qui roule au stade olympique :
Buvons, couronnés d’hyacinthe en fleurs !
À quoi bon verser les liqueurs divines
Sur le marbre inerte où sont nos ruines,
Ce peu de poussière insensible aux pleurs ?
Assez tôt viendront les heures cruelles,
Ô ma bien-aimée, et la grande Nuit
Où nous conduirons, dans l’hadès sans bruit,
La danse des morts sur les asphodèles !