La rose a la jeunesse et l’aurore la flamme,
La gazelle a la grâce et l’aigle la flerté ;
Mais l’intérieure beauté
Pour son temple a choisi votre âme :
Et comme cette fleur aux parfums isolés,
Que son charme trahit avant qu’on la respire,
Elle brille en votre sourire,
Et s’épanche quand vous parlez.
Oh ! combien ne verraient que votre grâce humaine,
Votre regard, ensemble et doux et sérieux.
L’intime passion du geste impérieux,
Votre touchante voix, recueillie et sereine !…
Oh ! combien ne verraient sur votre front penseur
Qu’un morne abattement, une triste ironie,
Sans deviner que la douleur
Est la compagne du génie !
Sans voir que tous rayons de vos yeux envolés,
Tous parfums épanchés de votre âme profonde,
Pour vous seule ont quitté leur monde,
Des cieux brillants doux exilés !
Heureux donc est celui qui lit votre pensée !
Un invincible attrait le met à vos genoux…
Et l’amour du vrai beau, dans son âme oppressée,
Fait naître un autre amour plus ardent et plus doux !
Vous me direz, mon cher Ami, qui vous