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Page:Leconte de Lisle - Premières Poésies et Lettres intimes, 1902.djvu/21

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leconte de lisle

s’abandonnait et se dépensait la pure ardeur de leur jeunesse.



Les lettres de Julien Rouffet sont perdues, avec ses vers. De ceux-ci, pourtant, il nous reste les quelques bribes que Leconte de Lisle nous a conservées, en les citant. C’est peu ; c’est assez, avec ce que nous apprend son ami, pour que se dessine nettement la figure du petit Breton d’Auray, du petit clerc de notaire de Lorient.

Julien Rouffet n’avait rien, sans doute, de ses grands compatriotes, d’un Chateaubriand, ni d’un Lamennais, ni d’un Renan. Mais en lui frissonnait l’âme tendre et profonde, l’âme rêveuse de sa Bretagne, une âme à la Brizeux, comme le dit avec justesse Leconte de Lisle. Peut-être démêlerait-on un peu de littérature dans son cas ; peut-être René et