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Page:Leconte de Lisle - Premières Poésies et Lettres intimes, 1902.djvu/215

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premières poésies


XLVI


Rennes, novembre 1839.


Je vous plains, mon Ami, je vous plains bien sincèrement d’avoir à supporter la vie que la nécessité vous a imposée, car ce que vous éprouvez maintenant de souffrance intime et de regrets douloureux sera longtemps encore votre triste partage ; et je vous le dis avec conviction, la patience ne vous viendra qu’à l’heure où vous oublierez une sphère plus élevée. Sa première apparition dans votre âme verra la mort de toute votre poésie. En face d’une semblable alternative, il faut une résolution énergique. Oubliez pour toujours, ou suivez le cours de votre destinée.