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premières poésies

qui commence à me chauffer les oreilles d’une furieuse manière. Imaginez-vous que, il y a six ou huit mois, il m’emprunte un soir mon manteau pour se garantir du froid en voiture. Je le lui prête, et, malgré mes demandes consécutives, malgré l’hiver qui commence, malgré ses promesses, il continue à le garder. Je finirai par le faire assigner.

Lemarchand est disparu depuis quelques jours, pour aller je ne sais où. Drouin n’arrive pas, Robiou non plus ; il ne me reste que Houein et Paul Birgkmann, dont le premier est un attentissime garçon et l’autre un bon vivant, gros au moral comme au physique, parlant sa langue comme les épouses des taureaux d’Espagne ; du reste, bon camarade, dévoué de même, commençant à faire passablement des armes. Il désire fort vous connaître.

Désignez-moi, dans votre dernière lettre, le jour définitif de votre arrivée, afin que nous vous recevions en corps. Je regrette que vous n’assistiez pas à la première représentation du Naufrage de la Méduse, drame qui a eu un