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premières poésies
LI
Rennes, février 1840.
Il paraît décidément, mon vieil Ami, que vous me gardez une solide rancune ; je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être attendez-vous que je vous écrive le premier. Eh bien ! si cela peut adoucir votre susceptibilité, soyez satisfait ; je tiens beaucoup plus que vous à ce que notre correspondance et surtout notre amitié ne cessent pas encore. Quels que soient vos griefs, j’espère que vous voudrez bien les oublier comme je le fais moi-même. Je suis un très vilain être, c’est vrai ; mais je ne vous suis pas moins très attaché pour cela. Sondez donc votre amitié et, s’il en reste un tant soit peu, écrivez-moi.
Tout à vous.
- C. Leconte de l’Isle.