Page:Leconte de Lisle - Premières Poésies et Lettres intimes, 1902.djvu/250

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
217
et lettres intimes

Tu vas abandonner le sublime horizon,
La tempête des nuits qui prend ton large nom
Pour l’emporter au loin sur l’éclair de son aile…
Tu vas abandonner dans son immensité
Ce phare qui disait : Ici l’aigle a quitté
L’ombre des bords humains pour la voûte éternelle !
Ô cendre, ne viens pas ! Demeure au noir granit
Que les rois t’ont creusé comme un suprême nid
Entre les cieux brûlants et l’écume de l’onde !
Gendre de l’aigle, arrête ! Il n’est pas encor temps.
Ne viens pas rappeler qu’il étouffa, vingt ans,
La Vierge-Liberté qui naissait, sur le monde !
Ne viens pas rappeler qu’en un jour triomphal
Il plongea dans son sein le glaive impérial,
Dont jadis pour la France elle arma sa main libre,
Lorsque, du ciel romain fendant l’azur doré,
Sous les triples couleurs de l’étendard sacré,
Il rappelait la gloire aux rives du vieux Tibre.


C’est une fadaise que vous prendrez pour ce qu’elle vaut.

Deux livraisons de notre Variété sont déjà parues, et je vous les-aurais envoyées, si j’avais eu de l’argent, car, tout rédacteur que je suis, l’intérêt matériel du journal ne me regardait pas, je ne puis me permettre, en toute délicatesse, de disposer des exemplaires. Abonnez-