S’éteignirent soudain, comme ombres éphémères,
Et que, mondes et cieux, pour mon regard aimant,
Pâlirent au rayon de ses prunelles chères.
Puis, le songe qui change et qui renaît toujours
Vient créer d’autres vers chantant d’autres amours.
J’approche doucement du sopha blanc et rose,
Où celle que je rêve, un frais matin, repose,
Et je lui dis : « Venez ; assez de long sommeil !
L’oiseau chante, l’aurore a pleuré le réveil
Du printemps, jeune roi de la jeune nature,
Et les feuilles d’avril, en laissant leur fourrure
De neige, maintenant, tout humides de pleurs,
Pour leur frais négligé n’ont choisi que des fleurs.
Oh ! venez, voulez-vous !… Mais, couvrez vos épaules ;
L’haleine de l’aurore a de fraîches paroles.
Qu’il fait beau ! Qu’il fait doux ! On dirait qu’aujourd’hui
Le matin adoré de plus de pourpre a lui,
Que le ciel est jaloux, belle, de vos louanges,
Et qu’il mêle à ses feux bien des grâces étranges.
Venez donc admirer nos monts accoutumés :
L’Orient, plein d’amour, de ses yeux enflammés
Leur tresse un diadème, et dore sur leurs pentes
Ces ruisseaux de cristal, ceintures murmurantes,
Dont les ondes, hier, jouets des aquilons,