Aller au contenu

Page:Leconte de Lisle - Premières Poésies et Lettres intimes, 1902.djvu/90

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
57
et lettres intimes


XIII


Rennes, décembre 1838.


Vous êtes toujours aussi harmonieux que de coutume, mon cher Ami, et j’ai lu avec plaisir les trois pièces que vous m’avez envoyées et dont une m’était connue déjà : l’Esquisse armoricaine,

La Réalité est un charmant morceau ; les regrets que vous exprimez en commençant sont aussi doux et frais que vos derniers vers sombres et douloureux. J’ai rarement lu une aussi jolie composition que l’Ange consolateur ; vous y avez mis beaucoup de sentiment et d’intimité, surtout dans ce passage :

Oui, nous sentons alors une extase sereine
Où l’ange radieux doucement nous entraîne ;
C’est un enivrement, un calme heureux et doux
Qui sourit à la fois dans le ciel et dans nous,
C’est l’oubli du réel.....