Page:Lectures romanesques, No 131, 1907.djvu/9

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lui et s’aperçut qu’il faisait grand jour et que, des boutiques voisines, on l’examinait curieusement.

Alors il s’éloigna et rentra à l’hôtel de Mesmes[1] qu’il habitait toutes les fois qu’il venait à Paris.

C’était une sombre demeure qui semblait emprunter on ne savait quoi de lugubre, soit au voisinage de la prison du Temple, située dans le même quartier, soit au caractère de celui qui l’habitait. On n’y voyait que des serviteurs silencieux ou des soldats qui donnaient à cet hôtel une allure de forteresse.

Toute cette journée, Henri la passa dans une pièce retirée, frissonnant au moindre bruit, écoutant lorsqu’une porte s’ouvrait.

En effet, Damville, qui n’avait peur de rien au monde, Damville qui, même dans ces temps de férocité, passait pour féroce, Damville tremblait devant cette idée qui s’inscrivait en lettres de sang et de flammes comme un Mané Thécel Pharès au fond de son imagination tourmentée :

  1. Cet hôtel n’a été démoli que vers 1827. Il s’élevait sur l’emplacement actuel du passage de Saint-Avoye. (Note de M. Zévaco.)