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Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/130

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Je souffre, Béatrix ! Le ciel, chargé d’orages,
Roule autour de ma vie un chaos de présages :
J’ai besoin de te voir, besoin de te quitter,
Et sans vouloir te fuir, je voudrais t’éviter.
J’ai peur que de mes maux la mort ne me délivre,
Et quand je crains la mort, j’ai peur de te survivre.
Te survivre ! Oh jamais ! toi tu ne mourras pas,
Et je crains ton oubli, bien plus que ton trépas.
Tu ne peux pas mourir, tant que l’amour m’enflamme :
C’est une ame de plus, que j’ajoute à ton ame.
fiéttttir. Si jeunes, Savella, ne parlons pas d’adieux.
Saotlltt.
Oh, ne détourne pas si loin de moi tes yeux !
Dis-moi que, si je meurs, je vivrai dans tes larmes,
Aussi long-temps du moins, que dureront tes charmes
Toujours ; oui, toujours, je serai près de toi,
Et je suivrai tes pas, s’ils sont encore à moi.
Tout esprit, tout amour, j’irai, ma fiancée,
J’irai, dans ton cœur même épousant ta pensée,