Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/17

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naturel que ce qui semble bizarre. J’espérais le démontrer, mais ces mémoires élégiaques sont déjà si étendus, que je renonce à en excuser les défauts. Leur vice le plus impardonnable est sans doute la longueur, mais c’est presque un ouvrage posthume, et je n’ai pu l’abréger. Si le public trouve qu’on aurait dû l’enterrer avec ou avant l’auteur, je n’appellerai pas de son arrêt, en disant que le siècle n’est pas poétique. Il est plus poétique, à mes yeux, que bien d’autres qui ont la réputation de l’avoir été. Le tort est à qui ne plaît pas : le public a toujours raison. Quant à moi, je l’absous d’avance et sans réserve d’une insouciance qui me paraît probable. Je me regarde depuis long-temps comme mort, et je ne ressusciterai certainement pas pour l’accuser.

Louvecienne, octobre 1832.