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Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/200

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Bruit, lumière, parfums, silence, et mouvement,
Tout semble, dans ces lieux unis d’un nœud d’aimant,
Ne former qu’un concert sans fin et sans prélude ;
C’est l’âme du désert et de la solitude.

Que ne puis-je créer un monde en l’esquissant,
L’amener sous tes yeux, ou, d’un mot tout-puissant,
Transplanter de ta vie un seul jour sur ses grèves !
Nous n’existerions plus seulement dans nos rêves ;
Tu voudrais, Maria, ne le jamais quitter.
Pour moi qui, de si loin, m’y regarde habiter,
Et qui, de mes désirs, vois le miroir magique
Sur mon triste horizon évoquer l’Amérique,
Je crois parfois sentir que ma crédulité
Fait toucher le roman à la réalité.
Dans ce roman qu’un songe écrit sur les nuages,
Et dont le cœur souffrant cherche à fixer les pages,
Je nous Vois tous les deux, du bonheur prisonniers,
Marcher du même pas sous nos verts citronniers,